Points Forts

La grossesse chez une patiente atteinte de trouble bipolaire est possible mais doit être considérée à risque pour la mère et pour l’enfant.

Des données nouvelles en neuroimagerie et en électrophysiologie précisent les aspects neurofonctionnels associés à l’autisme.

Les familles en souffrance avec des enfants opposants et violents peuvent être aidées par une approche de résistance non-violente développée par Haïm Omer.

La phobie scolaire doit être abordée de façon transdisciplinaire et ne pas être enfermée dans une surmédicalisation exclusive.

Accompagner une grossesse chez une femme ayant une pathologie mentale :
dilemmes, difficultés, attitudes pratiques

Lors du CFP 2016, plusieurs sessions seront consacrées à la problématique de la psychopathologie et des traitements au cours de la grossesse et en période périnatale. Convoquant psychiatres d’adultes, psychiatres d’enfant, obstétriciens, pédiatres et réseaux de périnatalité, cette clinique aux enjeux si forts en terme de santé publique ne souffre pas de la redondance des interventions qui porteront sur l’importance du diagnostic et la place des traitements médicamenteux pour traiter les épisodes (FA4, D02, S34).

Sans suivi précoce des enfants, sans étude de cohorte, il ne serait pas possible d’actualiser les connaissances et de progresser dans les pratiques. Cela vaut pour les effets des traitements comme pour d’autres variables, dont celles étudiées au sein de la cohorte Eden qui s’intéresse aux effets de la nutrition, du mode de garde et du développement du langage sur l’apparition de troubles du comportement (S20).


Diagnostiquer l’autisme plus tôt et trouver des marqueurs spécifiques au niveau cérébral

Vouloir diagnostiquer l’autisme avant l’âge de 5-7 ans comme c’est le cas dans notre pays actuellement est certainement réaliste et souhaitable. Compte-tenu des critères cliniques il serait normal que le diagnostic soit établi avec précision à trois ans, mais des observations cliniques et des travaux montrent qu’il serait possible dans bien des cas d’évoquer ce diagnostic plus tôt, vers 2 ans ou avant. Pour établir ce diagnostic, il faut disposer d’outils spécifiques pour le dépistage, aborder la question du diagnostic différentiel, de l’information transmise aux familles et s’interroger sur la finalité des interventions précoces (S04).

Des recherches en neuro-imagerie et en électrophysiologie tentent d’identifier des biomarqueurs de ce trouble si particulier sur le plan du traitement de l’information. On a mis en évidence des anomalies volumétriques de certaines structures cérébrales et une connectivité différente des sujets témoins en imagerie fonctionnelle. L’EEG et les méthodes d’hyperscanning enregistrant l’activité simultanée de plusieurs personnes contribuent aussi à ce souci de trouver des corrélats anatomo-fonctionnels aux manifestations de l’autisme (S15). On utilise aussi l’oculométrie parce qu’elle montre des particularités chez les patients atteints d’autisme ou de schizophrénie (S08).

Personnaliser les soins et proposer une résistance non-violente aux familles pour les troubles attentionnels de l’enfant

Au delà de la constitution de pratiques cohérentes fondées sur des études de grand nombres, la personnalisation des traitements est une étape nouvelle du soin reposant sur des travaux visant à identifier des particularités cliniques, neurophysiologiques et de réponses thérapeutiques conduisant à mieux cibler les actions pour chacun. Les enfants atteints de troubles attentionnels sont concernés par le développement de cette médecine personnalisée. Elle permet notamment de mieux définir les attentes des traitements par méthylphénidate ou atomoxétine en fonction de critères d’imagerie, ou les protocoles de neurofeedback par l’étude des particularités EEG. L’aide aux familles est un aspect essentiel du travail à proposer à ces enfants, la méthode de résistance non-violente basée sur la réflexion de Gandhi et développée par le psychologue Haïm Omer constitue à ce titre une option originale aux perspectives apaisantes dans des climats familiaux tourmentés et houleux (S30).

Évolutions techniques et sociétales et nouvelles pratiques en psychiatrie de l’enfant

L’accroissement du phénomène d’absentéisme et de phobie scolaire doit être appréhendé dans ses dimensions psychologique, familiale et scolaire. Si des manifestations anxieuses sont souvent présentes, elles ne peuvent être considérées en dehors des contextes contraignants et anxiogènes que représentent la scolarité et ses perspectives dans une société en difficulté avec l’insertion professionnelle. L’invention de dispositifs impliquant les enseignants les familles et les soignants, comme l’a réalisé le Centre d’Évaluation et de Soins pour Adolescents en lien avec la Fondation Santé des Étudiants de France est une réponse au risque de chronicisation rapide et à la médicalisation exclusive et problématique de ces situations (FA16).

Source de nombreux débats tant son incidence sur notre quotidien invite à parler de révolution plus que d’évolution technologique, l’espace numérique est entré dans l’espace thérapeutique. Les consultations en psychiatrie de l’enfant, lorsque ce n’est pas le portable qui en perturbe (ou en enrichit) le déroulement, sont de plus en plus consacrées à parler des contenus, des usages, des risques, des craintes et aussi des espoirs que suscitent les écrans, les réseaux, l’immersion dans l’hyperespace virtuel (R04, D07).

Thérapies familiales dans l’anorexie, une expertise française.

L’approche familiale des problèmes d’anorexie mentale est reconnue comme une intervention bénéfique et l’expérience de l’Institut Mutualiste Montsouris est une référence pour ces pratiques dans notre pays. A l’approche systémique de la famille, s’associe maintenant des interventions multifamiliales dont les modalités pratiques et les effets sont discutés lors d’une rencontre avec l’expert qui reprend les travaux menés depuis plus de 10 ans à l’IMM et ceux publiés dans la littérature internationale (R12).