La thématique des addictions est particulièrement riche et diversifiée cette année au CFP de Lyon. Les connaissances en Addictologie s’étendent, témoignant de la vivacité de cette discipline.

  • Le craving, ou désir irrésistible de consommer est au cœur de la neurobiologie des addictions.
  • Les comorbidités psychiatriques : elles sont presque systématiquement associées aux addictions.

 Jeux de hasard et d’argent : comment aider les joueurs à changer ?

Le jeu excessif pourrait concerner près de 1% de la population, mais les trois-quarts des joueurs excessifs ne demandent pas d’aide auprès des professionnels. Quand ils consultent, il est généralement trop tard, avec des dommages financiers élevés. Un symposium (S07) abordera l’importance du repérage précoce et de l’identification des facteurs limitants ou favorisants la demande de soins. L’intérêt de l’utilisation de manuels d’auto-aide sur le modèle des « self-help treatments » anglo-saxons, peut certainement être en concordance avec la volonté de beaucoup de patients de “s’en tirer seul”. Ces manuels s’appuient entre autres, sur des techniques de restructuration cognitive, de gestion des émotions et des modérateurs de jeu leur permettant de s’auto-limiter ou s’auto-exclure. De tels programmes sur Internet, sont adaptés à des sujets soucieux d’autonomie et d’anonymat.

 Pourquoi les patients souffrant de schizophrénie n’arrivent-ils pas à arrêter de fumer ?

Dans certains pays, des politiques très actives contre le tabagisme ont permis de réduire la prévalence du tabagisme en dessous de 20%. Néanmoins, elle reste autour des deux-tiers chez les sujets souffrant de schizophrénie. Pendant longtemps, l’hypothèse de l’automédication des symptômes cognitif, négatifs et/ou thymiques a été la plus consensuelle pour expliquer cet état de fait. Cependant, des travaux récents ont apporté d’autres éclairages. Un débat contradictoire (D05) confrontera les arguments pour ou contre la théorie de l’automédication de symptômes schizophréniques par la consommation de tabac.

Femmes et addictions : « dans mon enfance, le malheur de ma mère a occupé le lieu du rêve »

Cette citation de Marguerite Duras dans « L’amant » en 1984 témoigne de l’intérêt sur les addictions au féminin d’un point de vue psychopathologique. Les différences épidémiologiques et cliniques entres sexes sont également connues depuis longtemps dans les addictions. Ces dernières années ont été marquées par des études concernant les différences neurobiologiques et thérapeutiques. Une rencontre avec l’expert fera le point à Lyon sur ce sujet (R10).

 Dépression et addictions : dilemmes et controverses

L’association dépression et addictions est une situation clinique très fréquente. Le sevrage améliore les troubles dépressifs chez la plupart des patients, mais que faire chez ceux qui ne souhaitent pas arrêter leur consommation ? Quels outils pharmacologiques peut-on utiliser ? Un débat confrontera différents points de vue (D11).

 Cannabis : actualités

Un symposium (S17) exposera les nouveautés autour du cannabis, notamment l’importance des gènes de l’horloge dans la dépendance au cannabis. La dangerosité des cannabinoÏdes de synthèse, très facilement accessibles via Internet, semble marquée, du fait de leur affinité plus grande pour les récepteurs cannabinoïdes cérébraux que le delta-9-THC, principal principe actif du cannabis. La troisième communication portera sur les mécanismes, décrits récemment, qui favorisent l’apparition et le maintien des troubles psychiatriques avec la consommation de cannabis à l’adolescence.

Sevrage d’alcool : actualités

Une rencontre avec l’expert (R15) fera une synthèse des connaissances sur le traitement du sevrage chez les patients alcoolodépendants : les échelles pertinentes, les 3 techniques de gestion du sevrage utilisant les benzodiazépines, les médicaments pouvant être utilisés en cas de résistance à celles-ci, les précautions à prendre chez les sujets âgés et la prise en compte systématique du tabagisme associé et des comorbidités somatiques et psychiatriques

Diversités du binge drinking

Les définitions du Binge Drinking les plus utilisées sont généralement celles de l’OMS (50 g d’alcool par occasion). Le National Institute for Alcoholism and Alcohol Abuse (NIAAA), a introduit une notion de vitesse de consommation minimale : au moins 4 verres américains (56g) pour les femmes, et au moins 5 verres américains (70g) pour les hommes, en 2 heures ou moins. Un symposium (S11) fera le point sur tous les aspects du binge drinking, en particulier neurobiologiques, les différents types de binge, leur prévention et prise en charge.

Désir et addictions : perspectives philosophiques, cliniques et neurobiologiques

Un symposium (S23) confrontera des perspectives philosophiques, cliniques et neurobiologiques autour du concept de craving. Celui-ci est aujourd’hui considéré comme la caractéristique principale des addictions. Parmi les questions abordées : le désir est-il une possibilité du corps ou le corps la possibilité du désir ? Quelles sont les voies neuronales impliquées dans le désir pathologique ?

Distinguer les troubles cognitifs des symptômes psychiatriques : un challenge en Addictologie

Toutes les études épidémiologiques ont retrouvé que la fréquence des troubles psychiatriques est très élevée dans les addictions. Néanmoins, comment les différencier des troubles cognitifs induits par l’alcool, le cannabis et la cocaÏne ? Cette question, rencontrée quotidiennement en pratique sera abordée dans un symposium qui s’annonce tout à fait passionnant (FA).