Altérations fronto-limbiques dans les troubles affectifs : données scientifiques et perspectives thérapeutiques
Président : Antoine PELISSOLO – Créteil ;
Modèles précliniques d’exploration des boucles fronto-limbiques
Thomas BIENVENU – Bordeaux ;
Altérations fronto-limbiques dans la dépression
Antoine YRONDI – Toulouse ;

Altérations fronto-limbiques dans le TSPT
Wissam EL HAGE – Tours

En boucle fronto-limbique plus exactement ! Et quand ces boucles déraillent ce sont les troubles affectifs qui s’expriment. A travers le modèle animal Thomas Bienvenu explore ces modifications neuronales quantitatives et qualitatives plus particulièrement sur la peur. Mais qu’est-ce que la peur ? Elle nous apparait à la lumière de cette intervention comme un défaut d’équilibre et de coordination préfronto-amygdalienne. Et comment la supprimer ? Par une stratégie optogénétique corrigeant ces défauts de coordination nous répond l’orateur.

Des pressions sous des formes multiples.

Antoine Yrondi nous parle plus spécifiquement de la, ou des dépressions, en mettant en évidence les altérations fronto-limbiques. Réduction du volume hippocampique et de la connectivité préfronto-temporale, hyperactivation amygdalienne face à des stimuli négatifs sont autant de marques de la dépression. Et, au-delà des boucles, ce sont des réseaux qui sont mis en jeu. Par défaut, exécutif et de saillance, un équilibre est rompu et des biais apparaissent. Vous avez été vexé par le dernier échange avec votre ex ? Il est nécessaire de défocaliser votre attention. Mais dans la dépression l’effort cognitif est plus important et le désengagement attentionnel devient bien plus complexe. Et puis au final ce n’est pas si grave… Mais si vous êtes déprimé, votre amygdale surréagit et la gravité s’accentue, il y a un dysfonctionnement du traitement de l’information. N’y pensez plus… Sauf si votre hippocampe ne peut être régulée par un cortex préfrontal ventro ou dorsolatéral efficient comme dans la dépression. Votre estime de vous en prend un coup ? La faute à votre cortex préfrontal médian. Un peu simple non ? Oui car, comme l’explique Antoine Yrondi, il n’existe pas qu’une forme de dépression et la population clinique est en réalité très hétérogène.

De haut en bas et de bas en haut.

Comment envisager la prise en charge de ces réseaux ? Par quel bout les prendre ? A travers l’exemple du Trouble de Stress Post-Traumatique (TSPT) Wissam El-Hage tente de répondre à notre question. Dans ce type de trouble il est reconnu une atrophie et une hypoactivation de l’hippocampe et du cortex cingulaire antérieur et une hyperactivation amygdalienne. Mais où peut-on agir ? Peut-on baisser l’activité limbique ou augmenter l’activité préfrontale ? Les deux mon capitaine, mais pas de la même façon. L’orateur illustre par un schéma l’apport top-down des psychothérapies et celui bottom-up des pharamacothérapies selon la struture visée en premier lieu (amygdale ou cortex préfrontal). Et vient la présentation de thérapies innovantes telles que la rTMS qui nous laissent une conclusion en tête : pas de haut, ni de bas mais un réseau à cibler.

Si ça tourne en boucle, qu’il n’est plus possible de prendre de la hauteur et que l’on touche le bas du bas il est temps d’activer son réseau !