Notre ami Carol Jonas s’est éteint, dans la discrétion de l’été. Quelques jours avant son départ, pleinement lucide sur son état, il avait adressé un signe au bureau du Congrès Français de Psychiatrie, dont il appréciait l’ambition : cerner le métier de psychiatre. Sa vie professionnelle, l’ensemble de sa contribution scientifique s’orienta autour de cette question, fondamentale : qu’est-ce qu’un psychiatre, quel est son rôle dans la société ? Où et comment doit-il intervenir, et où doit s’arrêter sa prétention à expliquer l’humain ?

Carol était un collègue précieux, modeste, engagé. Il sut tracer une route originale parmi nous. Expert de grande réputation, Docteur en droit, Psychiatre de secteur public, il sut explorer, élaborer, transmettre. Rendre compte de la subtilité des situations, et, dans le même temps, rationaliser leur approche, au regard de la question essentielle de la responsabilité et de la pathologie.  

Il manquera cruellement à la profession pour ses lumières sur les sujets de droit, pour ses analyses limpides et rigoureuses des textes et de la jurisprudence, et pour l’ensemble de son travail mis au service de la psychiatrie publique et de la cause des malades psychiques.

Il manquera à tous pour sa proximité toujours amicale, réservée, mais fidèle. 

Et quel courage…!