Mais pour que cette marmite tienne le coup, encore faut-il avoir pu l’épargner des accidents de la vie et avoir pris soin d’elle. Et aujourd’hui, à la manière du regard qu’on vient désormais poser sur ce vieux pot de marmelade, la personne âgée sera d’autant mieux épargnée des aléas de sa vieillesse que son environnement social et que la représentation qu’elle aura d’elle-même, sauront faire avec elle et ce qu’elle a été hier. En 2016 à Montpellier, les premières journées de psychiatrie de la personne âgée remportaient un franc succès ! Cette année à Lyon, les 1er et 2 décembre, lors de la 9ème édition du Congrès Français de Psychiatrie, les journées dédiées à la personne âgée aborderont des thématiques très variées qui devraient permettre d’apporter un éclairage nouveau sur cette spécialité.
Point Forts
La théorie de l’attachement, une ressource pour appréhender la perte d’autonomie ; L’évaluation de la capacité décisionnelle et du consentement, la loi du 5 mars 2007 ; L’apathie comme biomarqueur d’un éventuel déclin cognitif, utilisation de l’actimétrie ; La psychopharmacologie des épisodes dépressifs caractérisés ; L’atrophie de cerveau comme prédicateur des Symptômes Comportementaux et Psychologiques de la démence légère ; Les troubles du comportement dans les démences sévères.
Dans la relation soignant-soigné, il existe différents modes de relation. Il s’agit d’une sorte de contrat implicite où à l’exemple de la relation de maternage, le soigné consent à la régression, soumission et privation en échange de protection, de sécurité et de bien-être de la part du soignant. Ce climat protecteur et affectif évoque ici le comportement d’une mère pour son enfant.
Il y a le désir et la réalité, les lois et les chartes, la sécurité et la liberté d’aller. En prenant appuis sur les textes de lois comme celle du 5 mars 2007, sur les chartes et autres droits constitutionnels, des considérations éthiques sur les droits de la personne âgée hospitalisée seront proposées (JPPA04). Mais aussi faudra-t-il nous interroger sur nos représentations de la vieillesse. Sur ce bon vieux pot de confiture, quel regard posons-nous ? Cela également, nous l’aborderons lors de cette session.
La dépression tient une place centrale dans l’évolution des troubles démentiels et psychiatriques. Le travail psychique autour de la perte revêt des difficultés et des caractéristiques différentes d’une personne à l’autre. Mais à travers des délires et/ou des hallucinations, ces caractéristiques psychotiques accompagnent plus souvent la dépression lorsqu’elle traverse la personne âgée que chez une personne plus jeune. Des précisions peuvent être apportées sur les mécanismes physio et psychopathologiques et ainsi faire le jour sur la psychopharmacologie des épisodes dépressifs caractérisés (EDC).
En écho à Ajuriaguerra qui disait que l’on vieillit comme on a vécu, la recherche PACO évalue les bases neuroanatomiques de l’influence des traits de personnalité prémorbides sur l’apparition ultérieure des Symptômes Comportementaux et Psychologie dans la Démence (SCPD). Lors de ces interventions, les corrélats neuroanatomiques des traits de personnalité de l’âgé seront abordés. Et comment les caractéristiques de la grincheuse « Tati Danielle » ne seraient finalement qu’une histoire de plissements et d’épaisseur du cortex préfrontal… (JPPA03).
15% des personnes de plus de 65 ans souffrent d’un trouble psychiatrique plus particulièrement dans le domaine des troubles de l’humeur et pareillement chez le patient âgé bipolaire. D’où l’importance d’en déterminer les facteurs de risques et de protection afin d’améliorer la prévention du décès par suicide (JPPA06). Et ainsi, agir précocement sur ces troubles et amener une meilleure réponse au traitement antidépresseur. Si la durée de l’épisode s’en trouve réduit, la perte d’autonomie en sera tout autant limitée. Cette belle réaction en chaîne abaissera par là même le risque suicidaire et l’impact sur la prise en charge pour les aidants naturels.