Session R12 vendredi 30 novembre 2018 : J’aimerais bien voyager vers la planète Mars ! Enjeux des vols spatiaux de longue durée

Conquérir l’espace a toujours fasciné l’homme. Mais cela n’a pu se faire finalement que très récemment : 1961, 1er astronaute dans le cosmos… à ce jour, seuls quelques 500 heureux élus ont pu faire le voyage… Souvent au prix de la sueur et du sang, on se rappelle l’explosion au décollage de la navette Challenger… L’excellent film « L’étoffe des héros » (1984) nous rappelle toutes les souffrances, privations et angoisses que doivent endurer les candidats à la conquête spatiale, dès leur préparation intensive au sol jusqu’au instants passés dans l’immensité cosmique…

Une fois libéré de la gravité terrestre, d’autres tourments physiques et psychologiques attendent très rapidement les astronautes. Ces changements sont maintenant bien identifiés, comme les conséquences musculo-squelettiques rapides et la perte massive de calcium, les altérations cardio-vasculaires, les troubles de la vision.
En plus de ces modifications physiques, des perturbations psychologiques, aux causes variées, sont également fréquemment rapportées : stress lié à la mission à accomplir, promiscuité et cohabitation en milieu confiné, éloignement familial, monotonie et durée d’un vol spatial, abaissement de la durée moyenne du sommeil à 6h maximales par jour avec accumulation de fatigue, risque de dépression…
Tous ces changements, qu’ils soient psychiques ou physiques, vont s’amplifier avec l’allongement de la durée du vol spatial. Alors que les effets à court terme de l’absence de pesanteur sur l’organisme sont bien identifiés, on connaît actuellement peu les effets de l’absence prolongée de gravité. Qu’en sera-t-il ainsi de la santé du voyageur spatial allant de la Terre jusqu’à Mars, périple estimé entre 12 et 18 mois ? Jusqu’à aujourd’hui, seule une poignée d’astronautes a séjourné de manière prolongée dans l’espace pour une durée maximale de 14 mois consécutifs, sur la station orbitale MIR. A quels bouleversements psychiques nouveaux s’exposent nos futurs astronautes en mission pour des vols prolongés ? quelles stratégies adaptatives, préventives et curatives, faut-il anticiper pour les voyages vers Mars ? Les astronautes doivent -ils prendre des psychotropes dans le cosmos lorsque leur psychisme défaille ?
Ces thématiques seront abordées par des spécialistes de la santé psychique appliquée à l’aéronautique de l’hôpital militaire Percy.

L’apesanteur touristique

A l’heure où certains milliardaires de la Silicon Valley développent des fusées et programmes spatiaux afin de pouvoir envoyer, de manière élitiste pour le moment, en tourisme cosmique d’autres coreligionnaires milliardaires, il paraît donc urgentissime de s’intéresser à la santé mentale en apesanteur de ceux qui dirigent déjà économiquement notre monde…
Et la première impression étant souvent la bonne, il serait également dommageable, pour nos relations interplanétaires, que le premier regard posé par les Martiens sur l’Homme, se fasse sur un humain en pleine crise psychique…