CFP2020

D11 – Existe-t-il un cerveau de la soif ?

A l’image des Daltons dans leur balade au sein du désert de la soif, la voix d’Averell fait écho : Quand le cerveau répète en boucle, c’est à boire qu’il nous faut

Points forts :

Gabriel Robert et Marie-Laure Paillère-Martinot apaiseront votre soif :

  • de connaissance, en vous emmenant en balade sur les rails sous-corticales du wagon bar, dévoilant l’effet de la prise d’alcool à l’adolescence.
  • d’intrigues, en vous lançant à la recherche des coupables du Crime de l’Orient Express dans le petit salon et avec le stress pour principale arme du crime.

Le train fou.

Dans un train de vie lancé à vive allure, Marie-Laure Paillère-Martinot nous aiguille face aux conséquences de l’alcool sur le cerveau à l’adolescence et les routes cérébrales abimées par son trajet.

Elle nous apprend que personne n’est à l’abri du wagon-bar quand il démarre et surtout lorsqu’il ouvre tôt. Que l’on en soit le conducteur ou le passager, que notre dépendance nous trahisse ou que l’on soit bien insérés, le gris et blanc, à défaut de gagner en nuances, perdront en substance. Certaines zones cérébrales seront plus particulièrement vulnérables, telle que la région frontale. Mais surtout le manque de finalisation des rails rendra la route moins sûre. En effet, l’adolescence est en ce sens une période particulièrement vulnérable puisque le cerveau est en maturation et que l’alcool rendra cette dernière dysfonctionnelle, trop rapide, comme un train laissé sans frein sur une pente raide.

Ainsi, une prise d’alcool à l’adolescence aura plusieurs types d’effets sur notre train de vie :
– une fragilité de la ferraille constituant les rails, avec au niveau cérébral une diminution de l’épaisseur corticale au fil du temps.
– l’apparition de lacets trop serrés, du fait de faisceaux sous-corticaux moins organisés.
– une vitesse accélérée par de nombreuses pentes entrainant notamment une réduction de la taille de l’hippocampe, ou encore des anomalies des faisceaux sous corticaux, corps calleux comme faisceau unciné.

Et si les dégâts causés sont irréparables, une issue demeure possible : sortir du train en marche !

Adolescents motivés ou courageux, peut-on vraiment prédire qui sautera le pas ?

Coupable !

Et si c’était notre cerveau le coupable ?

Voilà la défense soutenue par Gabriel Robert. Et au banc des accusés, à l’image du crime de l’Orient Express, il n’y a pas un seul coupable mais tout un réseau qui semble impliqué. Au cœur du complot Cluedo, l’amygdale et le striatum ventral sont les principaux personnages, le stress l’arme du crime, et le lieu le petit salon.

Différents scénarios se profilent :
– Pour les individus qui auront une faible activité du striatum, une forte activité amygdalienne dans une tâche émotionnelle sera prédictive de la prise de la bouteille dans le petit salon.
– Pour ceux qui auront une forte activité du striatum ventral lors d’une tâche de récompense, ce sera une faible activité amygdalienne qui prédira l’alcoolisation.

Sous l’effet de l’impulsivité ou de l’anxiété, que ce soit par la sensibilité à la récompense ou aux émotions négatives, l’énigme sera résolue et la carte retournée confirmera le rôle du stress pour arme du crime.

Si vous préférez compter les cartes pour renverser le plateau, le machine learning, en ajoutant les données neuropsychologiques et cérébrales, augmentera votre taux de prédiction pour au moins cinq ans.

Si vous tirez la carte « question bonus », la question de l’effet de la bière sans alcool et de sa possibilité de risque de dépendance vous fera peut-être passer votre tour.

Mais à la fin de la balade vous préférerez sûrement opter pour une limonade lors de votre prochain passage au saloon.

Limonade, we only serve limonade !

C’était la ballade, la ballade des Daltons….

A suivre à la prochaine édition : « Les Daltons courent toujours ». Sortie prévue le…..