Le vingt et unième siècle semble avoir dépassé l’époque où l’on s’autorisait à subordonner l’importance d’un symptôme d’une maladie aux contraintes d’une psychométrie conforme. Bien sûr, développer des outils diagnostics standardisés est une préoccupation qui demeure en psychiatrie. Les présentations cliniques du CFP 2018 démontrent, en autre, l’intérêt du recours aux nouvelles technologies mobiles. Elles attestent aussi que ces usages sont associés à une réflexion critique.
Le déploiement de technologies innovantes n’a, cependant, pas relégué le facteur humain au second plan, bien au contraire, le souci de la relation thérapeutique traverse l’ensemble des communications. Invitant à prendre en compte des dimensions particulières telles que la douleur, la peur ou la perversion ou figurant l’intrication des mécanismes physiopathologiques et l’interdépendance pronostique dans les cas de comorbidité, la 10e édition du CFP nous apprend qu’il n‘est pas encore advenu le temps où la décision médicale sera confiée à quelques algorithmes.
Avec l’appui de la journée en recherche de soin infirmier, Nantes défendra la notion d’engagement dans les soins. Et pour finir, nous apprendrons que pour se protéger au mieux de la fatigue professionnelle, il convient, pour les soignants, de passer de la compassion à l’empathie.
Un déploiement raisonné des outils d’évaluation : les leçons du passé.
Un clinicien capable d’embrasser la complexité clinique
L’analyse des comorbidités privilégie désormais la recherche de facteurs physiopathologiques communs (FA14, R04). Elles soulignent également l’interdépendance pronostique des troubles orientant de ce fait les prises en charge (FA14). La douleur dans les troubles psychiatriques : pour mieux la repérer, en appréhender toutes les dimensions et la soulager, rendez-vous à la session (S04).
Parce qu’elles rendent compte de la complexité de certaines situations cliniques certaines descriptions classiques résistent. C’est le cas de l’héboïdophrénie (D15), actuellement assimilée à l’association d’une schizophrénie et d’une personnalité antisociale mais qui perd se faisant, en chemin, quelques éléments clés de la clinique. On assiste également à un regain d’intérêt pour la perversion (D11) dont l’oubli, au profit de la psychopathie, fait l’impasse sur la dimension relationnelle de cette entité clinique. Focus, enfin, sur les manifestations de dissociation observées dans le syndrome de stress post traumatique qui font écho au syndrome dissociatif décrit par Janet (S07).
La relation thérapeutique traverse l’ensemble des communications