Rencontre avec l’expert Pr Bruno Vellas, investigateur Principal au Gérontopôle du CHU de Toulouse, Anticiper la dépendance de l’âgé lors du 12e congrès de l’Encéphale, Palais des Congrès de Paris, le 22 janvier 2014.

Il y a et continuera d’y avoir plus de 800.000 personnes qui vivront plus de 80 ans. La population vieillit tandis que l’espérance de vie sans diminution des capacités d’autonomie, ne rajeunit pas. Alors comment décliner sans flancher ?

Bruno Vellas propose de classer les sujets âgés en trois groupes distincts selon le degré de fragilité. Allant du vieillissement réussi pour 50 % d’entre eux jusqu’aux 7 à 10 % qui sont fréquemment hospitalisés, institutionnalisés ou avec une aide importante à leur domicile. Au milieu, il y a ceux qui appartiennent au groupe dit « vieillissement fragile », dont 30 % sont les plus de 65 ans pré-fragiles et 15 % fragiles.

À la fin novembre 2013, Marisol Touraine, Ministre des Affaires Sociales et de la Santé, et Michèle Delaunay, Ministre Déléguée chargée des Personnes Âgées et de l’Autonomie se sont réunies autour du projet de loi d’orientation et de programmation pour l’adaptation de la société au vieillissement. Ce projet de loi sera présenté en Conseil des Ministres au printemps 2014, pour être voté par le parlement avant la fin de l’année. C’est porté par le courant de ce lancement de concertation sur la loi autonomie que, la Haute Autorité de Santé (HAS) ainsi que le pôle gériatrie-gérontologie du CHU de Toulouse liste des indices permettant de repérer l’état de fragilité pour prévenir celui de dépendance : 1) la sédentarité, 2) la perte de poids, 3) la fatigabilité, 4) la difficulté à se déplacer, 5) les troubles de la mémoire, 6) la marche ralentie.

Il semblerait que nous ayons 3 ans pour réagir afin d’éviter l’entrée en établissement d’hébergement médicalisé. Appelée fragilité cognitive, cette donnée est mise à jour par les conséquences que le corps affaibli peut avoir sur le cerveau. Bruno Vellas précise que quand le corps et le psychisme deviennent fragiles survient un déclin cognitif qui pourrait être réversible par la mise en place d’aides humaines et de matériels adaptés.

Nous connaissons déjà l’impact qu’ont l’entourage et l’image de soi  dans toutes les pathologies psychiatriques. Alors, est-ce que chez la personne âgée aussi, les facteurs de résilience seraient en lien avec l’estime de soi ?

Lizzie Clavereau, Paris