À l’époque « des » après-guerres : d’Espagne, Mondiale puis celle de la Révolution algérienne, la psychiatrie de secteur invite l’agitation du fou à être réduite par une transformation de l’environnement ainsi que par des activités thérapeutiques. Olivier Apprill souligne qu’à ce moment-là, l’institution connaît suffisamment de psychothérapies pour requérir et poser un questionnement de fond.

Une rencontre multiple va s’opérer par la présence de la clinique psychanalytique, du structuralisme, de la neurologie et bien sûr de la politique. Si bien que c’est à l’intersection de ces mouvements, du retour au structuralisme qui est investit dans l’écoute de l’inconscient structuré comme un langage par Lacan et, des premiers neuroleptiques mis sur le marché que l’audacieux Jean Oury va alors constituer des groupes de thérapie institutionnelle. Dit Groupes de Travail de Psychothérapie et de Sociothérapie Institutionnelle, le GTPSI se réunit afin de penser ces lieux de soins sources de thérapeutique avant qu’ils ne s’enlisent dans la pathologie. Les soignants sont à soigner, l’institution doit penser. Durant ces rencontres, les thèmes abordés questionnent avant tout l’établissement de soins et la manière dont il élabore le concept de ses prises en charges psychothérapeutiques. Ainsi, c’est de la structure même dont il s’agit, faisant aussi le parallèle entre les unités de soins et les unités linguistiques, se sont les modes et les échanges institutionnels qui sont au premier plan.

Précisons que l’appellation de psychothérapie institutionnelle est en fait un accident puisqu’en réalité, il s’agit de l’analyse institutionnelle confirmant par là, qu’elle est une histoire inachevée, toujours à écrire.

Lizzie Clavereau, Paris

A écouter également, les podcasts sur ce thème : « Séminaires de Sainte-Anne » de Jean Oury avec Olivier Apprill et Pierre Johan Laffite enregistré le 12 septembre 2011. »