Le Docteur Bouchara, est psychiatre et hypnothérapeute au sein du service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Elle a souhaité partager et exposer le résultat de ses travaux menés sur un clinicien, neurologue et professeur d’anatomie pathologique – Jean-Martin Charcot (1825-1893). Cette exposition au sein de ce même hôpital nous donne un « bon » prétexte pour y entrer. Nous nous mêlons aux blouses blanches de l’une des plus grandes institutions médicales de l’histoire française pour y découvrir l’une de ses personnalités.

À travers l’écho des nefs de la chapelle de Saint-Louis (1670), nous découvrons des dessins de Charcot sur le mouvement, ses écrits à sa femme où il lui rend compte de ses nombreuses passions, les photos de ses voyages au Japon et au Maroc où l’on peut sentir, selon son expression : « l’œil du médecin qui se confond avec celui du voyageur ». Au temps de cette psychopathologie en pleine création, Charcot réalise un tableau comparatif des différents genres de marches pathologiques. Il esquisse et dévisage des corps en pleine crise hystérique, en détaille les postures et crispations de la main.

La mise en scène de l’exposition, réalisée par Philipe Pumain, scénographe et architecte qui a entre autre participé à la revivification du cinéma le Louxor (Paris, 18ème), invite d’autres chercheurs, d’autres productions de voyageurs psychiques et artistiques. Recherches scientifiques, art et folie s’y mêlent et s’en démêlent. Certaines œuvres sont issues d’ateliers thérapeutiques, d’autres sont des ouvrages plastiques de pédopsychiatres, des photographies et archives vidéo.

Nous y trouvons les sept portraits de grandes mystiques chrétiennes d’Ernest Pignon-Ernest, la fameuse série Extase, dessin à taille humaine fait à la pierre noire. Il les avait imaginés en 1992, après avoir lu des écrits de et sur des femmes mystiques, « fasciné de ce qu’elles ont dit de l’âme et du corps. ».

Et pendant ce temps de traversée de l’exposition, dans l’une des quatre nefs restée ouverte au Saint-Esprit, quelques-uns  prient encore.

Clavereau

Ernest Pignon Ernest, “Extases”, Février 2011

 Lizzie Clavereau, Paris.