Les 10 facteurs de résilience chez les survivants de traumatismes majeurs selon D. Charney (Yale).

–        Attitude positive (optimisme)
–        Identification à des personnalités idéales (role model)
–        Confrontation à ses peurs
–        Développement de stratégies de coping actif
–        Réseau social
–        Bonne santé somatique
–        Valeurs éthiques (moral compas)
–        Spiritualité
–        Stimulations intellectuelles
–        Souplesse cognitive et émotionnelle
–        Projet de vie, sens de l’existence

Les catastrophes et la guerre font progresser les études sur le stress post traumatique et ont favorisé aux Etats-Unis le développement de la « psychiatrie positive ». Des traits psychologiques bien proches de valeurs morales, comme la capacité d’engagement social, la sagesse, l’optimisme et la résistance (hardiness) conduisent à la résilience que cette forme de psychiatrie veut opposer au trauma. On éviterait ainsi les complications cardio-vasculaires et les maladies métaboliques, tout en accroissant la longévité.

Le caractère est tout, la maladie n’est rien

Jeste (San Diego) a ainsi établi, dans une cohorte de patients HIV + suivis depuis 16 ans, que les scores à une échelle de perception d’un vieillissement réussi (Self-Rating Successful Aging) étaient moins liés la durée et de la sévérité de la maladie qu’à la présence de telles valeurs. Pour Charney (Yale), dont l’équipe a interrogé des centaines de rescapés, la résilience est une capacité à rebondir que l’on pourrait apprendre. Des sessions paramilitaires d’exposition au stress sont ainsi proposées aux futurs résilients. Elles reproduisent les dures conditions imposées dans la réalité aux vétérans rescapés du Vietnam, dont le sénateur McCain est le représentant le plus populaire aux Etats-Unis. Le succès de ces thérapies d’exposition, ou dans une approche plus habituelle de séances de restructuration cognitive et de méditation en pleine conscience, entraîne des modifications biologiques.

Biologie de la résilience

Le taux sanguin de neuropeptide Y décroit. Le signal bold (consommation d’oxygène visualisée par l’IRM fonctionnelle ) diminue dans le cortex cingulaire antérieur et l’insula. Au niveau cellulaire, les télomères, capuchons protéiques protégeant l’extrémité des chromosomes contre les agressions (notamment par le biais du stress oxydatif) liées au vieillissement, sont endommagés dans les situations de stress. A l’aide d’une tâche anxiogène exécutée en conditions expérimentales par des sujets soumis dans leur vie à un stress chronique, Wolkowitz (San Francisco) a montré que le degré d’anticipation d’un danger est corrélé à la longueur des télomères, à la différence de la confrontation réelle au danger et à aux émotions ressenties une fois le danger passé, qui n’ont pas de lien avec cette « usure » des chromosomes. Or l’anticipation anxieuse se prête particulièrement bien à un travail psychothérapique qui pourra favoriser la résilience et consolider ses empreintes biologiques.

André Galinowski
Paris