Comme le disait le sociologue et futurologue Alvin Toffler :”Le choc du futur est le stress et la désorientation provoqués chez les individus auxquels on fait vivre trop de changements dans un trop petit intervalle de temps”. Les nouvelles technologies étant à l’origine de changements trop brutaux, elles pourraient donc être à l’origine de la crise. Mais ne seraient-elles pas également les plus à-mêmes de les résoudre ?
A travers ce 11ème CFP, les orateurs vous ouvriront les portes de l’Espace-Temps et exploreront de nouvelles façons d’anticiper les chocs du futur à travers les nouvelles techniques d’évaluation et de prises en charges sans oublier de revenir à l’essentiel.
Un écran nommé désir : quand la société crée la crise
Quand l’instabilité et l’insécurité règnent au niveau sociétal, comment les personnalités déjà marquées par une instabilité dans leurs relations interpersonnelles peuvent être prises en charge ? Les nouvelles technologies ont incité des changements brusques autant que peut l’être la naissance d’un enfant au sein d’un couple (FA05). Elles permettent également des passions faciles d’accès (internet/écrans) qui deviendront harmonieuses ou obsessionnelles selon la personnalité de l’individu et de sa possibilité de contrôler son désir. L’adaptation comportementale et le contrôle inhibiteur (CI) apparaissent ainsi nécessaires et le rôle clé du gyrus frontal inférieur (IFG) est mis en évidence. L’efficience du CI dépend de mécanismes neurodéveloppementaux fœtaux et tardifs de l’IFG (S15). Chez les patients bipolaires l’IFG est hypoactif lors d’un conflit émotionnel (S15C) et dans les troubles obsessionnels compulsifs l’IFG droit montre des anomalies des circuits cortico-sous-corticaux (S15B). L’étude en imagerie de l’IFG apparait ainsi pertinente dans le développement de stratégies thérapeutiques innovantes.
Crise biologique et renouvellement des espèces
Faire parler les chiffres
- 13% du taux de morbidité mondiale sont liés à des troubles mentaux, neurologiques et à l’utilisation de substances (S18). Les études de cohortes, les bases de données nationales et les revues de littérature pourraient, en multipliant les indicateurs, permettre de mieux comprendre les facteurs modifiables de prévention et de rechute (S18A) ainsi que l’action des traitements médicamenteux dans la schizophrénie (S18B-C).
- 1/3 des patients atteints de troubles schizophréniques répond insuffisamment aux neuroleptiques. Ces chiffres dévoilent la nécessité d’un regard croisé pluridisciplinaire sur la pharmacogénétique associant le point de vue des cliniciens. (R15)
- 1 enfant sur 20 est victime de violences physiques chaque année, qui peuvent générer l’émergence d’une schizophrénie, de troubles des conduites alimentaires (TCA) et des troubles des conduites suicidaires (S25). Dans le cadre des TCA, les sous-types d’abus précoces vont moduler les caractéristique neurobiologiques et neuroanatomiques et nécessiter une prise en charge spécifique (S25C).
- X23 : c’est la multiplication du taux de mortalité de l’anorexie mentale (AN). Des facteurs héréditaires sont retrouvés dans 70% des cas et, même si les traitements ont une efficacité limitée, 1/3 des patients évoluent vers une rémission (S19B).
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