S04 – Biologie, Psychopathologie, Recherche – Un regard intégratif sur la pleine conscience en tant que stratégie clinique, immuno-inflammatoire et épigénétique dans les troubles liés au stress.

L’erreur est humaine. Soyons Zen. Du sang froid dans les veines. Soyons Zen. Plus de choc à la chaîne. Zen, restons Zen. Du calme à la vie comme à la scène, Sans amour et sans haine. Mais comment éviter les chocs et les coups de chaud ? Facile à chanter…

Si la fuite apparait toujours comme la solution la plus facile face à un évènement stressant, la technique la plus efficace à long terme est souvent, au contraire, celle la plus éloignée de la poignée. C’est ce que la pleine conscience, semble vouloir nous enseigner en nous apprenant à porter attention au présent et à l’expérience vécue et ressentie sans filtre, sans jugement ni sans attente. Mettez-nous en condition à la manière de Zazie : vous ouvrez le rideau, et vous vous retrouvez seul sur scène, face à une salle remplie. Première tentation : faire demi-tour d’une traite. Pleine conscience : votre gorge se serre, vous le ressentez et laissez cette sensation disparaitre. Vous vous imaginez tomber et entendez les rires du public, cette pensée vient puis s’évanouit. Mais vous n’attribuez aucun bien ou mal à ces sensations ou pensées, n’attendez aucune finalité à ce présent, ni gloire, ni défaite.
 
Véritable gymnastique de la pensée, cette stratégie est loin d’être innée dans nos populations occidentales et demande une plasticité cérébrale entrainée permettant d’induire des changements significatifs au sein de la substance blanche et notamment au niveau frontal. Dominée par une activité théta frontale et maintenue par l’alpha, la méditation pleine conscience exige un équilibre fragile dans notre fonctionnement cérébral. Et l’effort en vaut la peine comme en témoignent de récents travaux qui ont mis en évidence que la méditation pleine conscience pouvait être efficace pour restaurer la connectivité entre les réseaux cérébraux y compris la connectivité entre le réseau en mode par défaut et de saillance.
 
Mais la pleine conscience n’a pas encore révélé tous ses secrets et apports, et ce symposium aura pour objectifs de mieux comprendre à la fois ses fondements psychobiologiques mais aussi de potentiels nouveaux enjeux thérapeutiques.

Don’t burn out !

Les professionnels de santé, sont particulièrement à risque d’épuisement et d’autant plus dans les périodes d’urgence sanitaire que l’on a vécues dernièrement. Faire preuve de résilience pour éviter de s’enflammer et de peu à peu s’éteindre peut également trouver sa source en sein de la pratique de méditation pleine conscience. C’est ce que nous présentera Guido Bondolfi à travers des données de littérature mais aussi son expérience au sein d’une étude réalisée aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG).

Help !

Les soignants ne sont pas les seuls sujets à l’épuisement et les aidants des patients demeurent en première ligne. Dépression, troubles du sommeil, surconsommation de psychotropes, irritabilité accrue, fatigue chronique, repli sur soi… Le fardeau de l’aidant peut être lourd de conséquences. Et pourtant, ces derniers vont le plus souvent relativiser voire sous-estimer leur état.
Jean-Christophe Chauvet-Gélinier nous rappellera l’importance d’aider ceux qui aident et qui sont souvent soumis à un stress psychique important.

Under Pressure!

Que ce soit chez le soignant ou l’aidant, le corps sous pression nécessite de s’adapter au stress. Une adaptation liée à certains gènes qui pourraient être modulés par le biais de la pleine conscience. Quand l’épigénétique rencontre la clinique et ouvre des perspectives dans la prévention du stress, Perla Kaliman dévoile l’intérêt de stratégies intégratives pour rester zen.

 

Auriane Gros, Nice