Le Congrès Français de Psychiatrie (CFP) vient de connaître sa 7ème édition, du 25 au 28 novembre 2015 à Lille sous la présidence de Rachel Bocher, chef de pôle, psychiatre des hôpitaux publics et élue nantaise.

Ce fut de l’avis unanime un grand succès, grâce, entre autres, à l’implication dynamique du Comité Local d’Organisation (CLO), présidé par Guillaume Vaiva. Pour la première fois la barre des quatre mille participants a été dépassée, reflétant l’augmentation continue du nombre d’inscrits au congrès, année après année, depuis sa création.

La forte présence de la nouvelle génération de psychiatres (internes (350), chefs de clinique et assistants, jeunes praticiens hospitaliers,…) y a été très remarquée, ainsi que la grande affluence dans les 7 (et parfois 8) sessions en parallèle, témoignant de l’attractivité du programme scientifique.

Dans un contexte économique compliqué, nous avons observé cette année une augmentation sensible du nombre de participants payant leur droit d’inscription. Le congrès peut donc continuer à financer les nombreux prix, bourses de recherche, stages de post-doctorat et autres activités à destination des plus jeunes, comme la « Summer-School » de psychopharmacologie qui se tient chaque année à Sainte-Anne au début de l’été.

C’est pour cela qu’en 2016 et dans les années à venir, pour maintenir la qualité du congrès tout en poursuivant ces actions pour promouvoir la connaissance, prioritaires pour notre bureau, le nombre de participants payants devra augmenter de façon conséquente. À cette fin, nous allons créer un réseau d’ambassadeurs dans les grands centres hospitaliers de psychiatrie, publics et privés, pour qu’ils rappellent à leurs administrations respectives que la formation professionnelle est une obligation et que l’employeur se doit de la financer. Nous comptons également sur chacun d’entre vous pour diffuser ce message tout au long de l’année.

Pour affirmer sa vocation nationale et fédératrice de la psychiatrie française, le CFP se fonde sur un partenariat avec plus de soixante-dix associations scientifiques, représentant tous les modes d’exercice et les principales orientations théoriques de la psychiatrie française, des neurosciences aux sciences humaines et sociales. Ces associations ont organisé, cette année, une trentaine de sessions scientifiques dans le Forum qui leur était réservé (avec un accès gratuit) avant la cérémonie d’ouverture du mercredi soir ou après celle de clôture du samedi midi. De même, la Fondation FondaMental (qui a choisi d’allouer ses bourses postdoctorales et de Master pendant le CFP), AVIESAN (INSERM, CNRS,…) et l’EPA (European Psychiatric Association) ont largement contribué à la richesse du programme. Par ailleurs, notre partenariat avec le CNQSP a offert aux psychiatres un parcours pédagogique leur permettant de valider leur DPC. Enfin, le CFP a accueilli, le mercredi 25 novembre, les premières Rencontres Soignantes en Psychiatrie organisées pour les infirmie(è)r(e)s par la revue Santé Mentale. Cette journée s’est déroulée à « guichet fermé » et de très nombreuses demandes d’inscription ont dû être refusées malgré un amphithéâtre de 500 places.

Ce sont donc toutes les composantes de la psychiatrie française qui ont fait la preuve de leur extraordinaire vitalité, déclinées au cours de plus de trente sessions thématiques de psychiatrie infanto-juvénile ou du sujet âgé, de psychopathologie ou de thérapeutique, de psychiatrie légale ou institutionnelle, d’addictologie, de phénoménologie, de recherche clinique ou neurobiologique. Le congrès a constitué non seulement une occasion de mettre en commun une réflexion approfondie sur les pratiques et les théories mais il s’est révélé également être un lieu de production de nouveaux savoirs et de transmission des connaissances, constituant par là même le socle d’une identité de notre discipline. Notamment au cours d’une dizaine de « Débats », sur des sujets qui suscitent la controverse ou de « Rencontres avec l’expert » qui furent l’occasion de faire le point sur des domaines en pleine évolution.

L’année prochaine, le CFP se tiendra à Montpellier, du 23 au 26 novembre 2016 sous la présidence de Brigitte Rimlinger, car c’est au tour d’un psychiatre libéral (dans ce cas précis « local » de surcroît) de présider le CFP, celui-ci l’ayant été par un chercheur en Neurosciences (Luc Mallet), à Nantes en 2014, puis par un psychiatre d’exercice public cette année à Lille, comme nous l’avons vu. Le vice-président sera Philip Gorwood, qui présidera l’édition 2017, lorsque sera venu le tour d’un psychiatre universitaire. Le CLO sera placé sous la direction du Philippe Courtet, déjà très impliqué dans la préparation du congrès, tout comme l’est la future présidente.

Innovation

Une des innovations, de l’édition 2016, sera d’identifier un « Core » programme, comme le font la plupart des grands congrès internationaux. Celui-ci sera choisi par les 20 membres du bureau du Comité d’organisation, à partir d’une part des suggestions de nos comités scientifiques et d’autre part des réponses à l’appel à communication qui vient d’être lancé, sur le thème de l’innovation. Nous aurons la chance d’avoir pour la conférence inaugurale sur ce thème le Professeur Guy Goodwin président de l’ECNP. Pour la suite, nous pouvons d’ores et déjà annoncer dans le contenu des conférences plénières la médecine connectée, l’immuno-psychiatrie, et la musique par le biais des neurosciences (L’esprit en musique: du geste à la résilience) avec un groupe de chercheurs passionnés venant du Centre Interfacultaire de Sciences Affectives et de la Haute Ecole de Musique de Genève.

Les sessions libres complèteront le « Core » programme pour continuer à assurer la diversité de l’offre qui a fait le succès du CFP. Comme chaque année, nous ne pourrons pas accueillir toutes les propositions, le nombre de ces dernières étant plus de deux fois supérieur au nombre de salles dont nous disposons ! Nous rappelons que le choix se fait à partir du classement réalisé avec la moyenne des notes données par l’ensemble des membres du bureau, en fonction de l’intérêt du sujet, du respect des règles (par exemple, que les orateurs d’une session ne travaillent pas tous dans le même service), de l’absence de redondance, du fait que le sujet n’ait pas été traité à l’identique, l’année précédente, etc. Il n’y a donc pas lieu de s’offenser de ne pas être « retenu » dans le programme d’une année puisque les raisons peuvent en être purement techniques ou reposer sur l’existence de « doublons » ; les mêmes auteurs peuvent ainsi voir leurs propositions sélectionnées au cours des années suivantes. Nous nous efforçons toujours de transmettre ces informations à nos collègues.

Plus que jamais nous vous attendons tous, orateurs ou non, en novembre 2016, à Montpellier…