Excès et démesure !

Le binge drinking chez les jeunes a été l’objet d’un nombre croissant d’études ces dernières années. En 2014, près de la moitié des jeunes âgés de 17 ans en France ont déclaré avoir bu au moins 5 verres en une occasion, dans le mois précédant l’enquête, 22% de façon répétée. Les troubles du comportement alimentaire compulsifs, autre pathologie de plus en plus fréquente, font l’objet de recherches particulièrement actives.

Les points forts

  • Un nouvel outil de dépistage rapide des troubles neuropsychologiques consécutifs à l’alcoolodépendance (BEARNI) a été validé.
  • Le binge drinking est plus dangereux qu’on ne le pensait, notamment au niveau neurobiologique et au niveau cognitif.
  • La consommation de plus en plus répandue des nouvelles drogues de synthèse, cannabinoïdes et cathinones, pourrait induire des troubles psychiatriques graves, mais encore mal connus.
Binge drinking : des effets nocifs à long terme

Un symposium fera le point sur tous les aspects du binge drinking (S22). Ce mode de consommation, devenu habituel chez les étudiants, participe à l’identité de « fêtard ». Les conséquences ne sont pas seulement aiguës, violences, accidents de la route, hépatites aigues, grossesses non désirées…, mais peuvent avoir aussi des conséquences à long terme (S22). Le binge drinking à l’adolescence augmente le risque d’alcoolodépendance. Il entraine des altérations de la substance blanche et de la substance grise pouvant être corrélées à des déficits d’apprentissage, de mémorisation, des altérations du contrôle inhibiteur préfrontal et des troubles du traitement des stimulations émotionnelles (S22, P015).

Repérer les troubles cognitifs dans l’alcoolodépendance

L’alcoolodépendance induit fréquemment des troubles de la mémoire épisodique, de la mémoire de travail, des capacités visuospatiales et des fonctions exécutives. L’étude de validation du BEARNI (Brief Examination of Alcohol-Related Neuropsychological Impairments) sera présentée au CFP (P003). Le BEARNI est un instrument de dépistage rapide des déficits neuropsychologiques liés à l’alcoolodépendance, pouvant être utilisé par des soignants non psychologues. Cet outil sera surement très utile dans la mesure où il n’y a malheureusement que très peu de neuropsychologues dans les services d’Addictologie.

Alcoolodépendance : recherches actuelles en psychologie expérimentale et en neurobiologie

La recherche en alcoologie est actuellement très active, notamment en neurobiologie et en psychologie expérimentale. Des études chez les patients alcoolodépendants seront présentées au CFP, notamment sur les altérations du sentiment de familiarité (P009), les troubles du sommeil (P010), les déficits des capacités de reconnaissance émotionnelle (P014), les rapports entre impulsivité, fonctions exécutives et atteintes cérébrales spécifiques (P008), la variation des taux sériques de marqueurs d’intégrité neuronale et de l’inflammation après sevrage (P012), le rôle de la sensibilisation aux effets stimulants de l’alcool dans l’alcoolodépendance (P013). 

L’addiction alimentaire existe-elle ?

Le concept d’addiction à l’alimentation a émergé ces dernières années, notamment parce que les mécanismes mis en cause sont les mêmes que ceux retrouvés dans les abus de substances ou certaines addictions comportementales. Evaluée à l’aide de la Yale Food Addiction Scale, l’addiction alimentaire est plus fréquente dans un sous-groupe de patients obèses présentant des symptômes de dépression, de TDAH, de stress post-traumatique et des difficultés de régulation émotionnelle (S14). Ces sujets sont également caractérisés par « l’alimentation émotionnelle », désignant le fait de manger en réponse à des émotions plutôt qu’aux signaux de faim ou de satiété (S14, P017).

Troubles du comportement alimentaires : le point sur les traitements

Un symposium et un poster seront consacrés au diagnostic, à l’épidémiologie et à la prise en charge des troubles du comportement alimentaire compulsifs (S24, P004). Ceux-ci comprennent la boulimie, l’hyperphagie boulimique et le night eating syndrome. Ils sont caractérisés par un craving pour les hydrates de carbone et une perte de contrôle du comportement alimentaire. Ils pourraient influencer l’évolution d’autres affections psychiatriques, notamment les troubles bipolaires. Leur prise en charge repose sur des mesures hygiéno-diététiques et un traitement médicamenteux et/ou psychothérapique, notamment les thérapies cognitivo-comportementales (S24).

Nouvelles drogues de synthèse

Les nouvelles drogues de synthèse, principalement les cannabinoïdes et les cathinones (dérivés amphétaminiques), sont apparues vers 2007. Elles sont très facilement disponibles sur Internet à faible coût. Leur consommation peut entrainer des problèmes addictologiques, somatiques et psychiatriques graves. Un symposium fera le point sur les données cliniques et thérapeutiques récentes (S33).