In vitro, certains traitements antidépresseurs se sont révélés efficaces dans l’inhibition de l’activité de la sphingomyélinase acide, une enzyme qui semble influencer la pénétration intracellulaire du virus SARS-CoV-2.

L’équipe du service de psychiatrie et addictologie de l’hôpital Corentin-Celton, AP-HP, de l’Université de Paris et de l’Inserm, ont mené une étude observationnelle rétrospective multicentrique évaluant les liens entre antidépresseurs et gravité de la pathologie chez 7 230 patients hospitalisés pour infection à COVID-19.

Qu’ont-ils trouvé ?

  • 4,8% des patients étaient traités par antidépresseurs lors de l’évaluation dans les 48 premières heures de l’hospitalisation, notamment des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS) (fluoxétine, paroxétine, escitalopram…) ou des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSNA) (venlafaxine…).
  • Ces patients avaient un risque d’intubation ou de décès diminué de plus de 40% (entre 42% et 78% selon la molécule) comparé aux patients qui n’avaient pas pris ce type de traitement (analyse multivariée : HR, 0,56; (IC 95%: 0,43-0,73, p<0,001).

Que cela pourrait-il signifier ?

Que les IRS et IRSNA pourraient réduire la gravité de l’infection à COVID-19.

Les points forts de l’étude 

Un grand nombre de patients inclus.

Les limites de l’étude 

  • La nature observationnelle et rétrospective de l’étude ne permettant pas de tirer des liens de causalité.
  • L’existence de biais de confusion.
  • Beaucoup de données manquantes, notamment sur la durée, les raisons et l’observance des traitements antidépresseurs.

Que faire maintenant ?

Il faudra confirmer ces données par des essais randomisés comparatifs pour établir des liens de causalité.