• Le CFP,
    déjà un classique… connu des classiques – Edito

    Carol Jonas
    Ainsi, V HUGO[1]

    Ceux qui vivent, ce sont ceux qui vont au CFP ; ce sont

    Ceux dont un dessein ferme emplit l’âme et le front.

    Ceux qui d’un haut destin gravissent l’âpre cime.

    Ceux qui marchent pensifs, épris d’un but sublime.

    Ayant devant les yeux sans cesse, nuit et jour,

    Ou quelque saint labeur ou quelque grand amour.
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  • Bipolarité chez l’adolescent : diagnostic difficile, prise en charge subtile

    Aude van Effenterre

    Les études longitudinales d’enfants de parents bipolaires confirment que l’adolescence est la période à risque de début des épisodes thymiques sévères. Il y a néanmoins peu de données épidémiologiques. La méta-analyse de Van Meter publiée en 2011 incluant 12 études et 16222 sujets de 7 à 21 ans retrouve une prévalence du TB de type I de 1,2 % et du TB I et II de 1,8 %. Lire la suite

  • L’enfer, c’est les autres

    Christian Spadone

    Pascal Huguet, chercheur CNRS passionné et passionnant, dirige la fédération de recherche “Comportement-Cerveau-Cognition”, à l’Université
    d’Aix-Marseille. Depuis de nombreuses années, il s’attache à démonter certains a priori qui conditionnent notre pensée, et qui influent, entre autres effets, sur les résultats des recherches dites “scientifiques” – au grand étonnement des promoteurs de ces recherches qui en imaginaient les résultats aussi objectifs que possible… Lire la suite

  • Rencontrer ses patients au coin de la rue

    Margot Morgiève

    Être là où sont les patients
    Dolorès Torres est une psychiatre militante des quartiers nord de Marseille. Elle regrette qu’en France, la culture, le budget et les prises en charges sanitaires et sociales soient séparées. Le modèle médical s’articule mal avec le secteur. Les gens ne savent pas ce qu’est un « CMP », y compris les médecins. Il y a actuellement moins de visites à domicile, plus de consultations dans les murs or les patients les plus difficiles ne se plient pas aux règles et reviennent donc par les urgences et les soins sans consentement. Des initiatives telles que le Groupement de Coopération Sociale ou Médico-Sociale (GCSMS) sont cependant à relever.
    Il s’agit de faire un travail d’« aller vers » en permanence pour éviter la rupture des liens. Cela demande beaucoup d’investissement au début pour les équipes mais les patients sont souvent étonnants et montrent des capacités impressionnantes. Pour Dolorès Torres le travail en psychiatrie est par définition mobile. Il nécessite d’aller au domicile des patients, de les rencontrer chez eux, au café, au coin de la rue, d’être là où ils sont. Quand on se déplace, on ne fait pas uniquement un acte médical, on est là pour l’autre.Lire la suite

  • TCC dans les psychoses : les groupes ont le vent en poupe.

    Olivier Andlauer

    Pour soigner la schizophrénie, les Suisses n’ont pas joué leur dernière carte
    Afin de s’attaquer aux idées délirantes persistantes chez les patients souffrant de trouble psychotique, Jérôme Favrod, infirmier à Lausanne, a utilisé un programme d’entraînement métacognitif. Alors que les TCC classiques se concentrent sur le contenu des idées délirantes, l’entraînement métacognitif aide le patient à prendre conscience des biais cognitifs liés à la maladie : tendance à l’interprétation, erreurs d’attribution, etc, sans forcément questionner directement le contenu des idées délirantes. Cette approche permet d’être moins confrontant avec le patient, et est utilisée comme adjuvant aux traitements antipsychotiques. Le programme, traduit en de nombreuses langues, est téléchargeable gratuitement sur internet: http://www.uke.de/mkt.

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  • Écrivains, rockeurs psychédéliques et psychiatrie

    Margot Morgiève

    Quand des écrivains dépressifs revisitent le DSM
    Bruno Giordana s’intéresse aux créateurs qui ont vécu une expérience psychiatrique et écrivent cette expérience. Il retrace le parcours de William Styron (1925-2006), écrivain américain qui arrête de boire et se voit contraint de faire le « deuil de son fidèle compagnon de création » ce qui change son rapport et sa perception du monde, dont les couleurs deviennent moins éclatantes, les bruits assourdis.
    William Styron explore la difficulté à communiquer un état dépressif. Le mot « dépression » lui semble inapproprié, galvaudé, « invertébré » pour qualifier une maladie d’une telle gravité. Il préfère à la sémantique de la dépression une formulation plus saisissante : « tempête sous crâne ». Il ajoute cependant que même s’il existait un vocable adéquat nous serions toujours confrontés à l’incommunicabilité de l’expérience dépressive.

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  • Repérer précocement les sujets à risque de transition psychotique.

    Alain Dervaux

    Marie-Odile KREBS (Paris) a souligné que l’objectif du repérage précoce des sujets à risque de transition psychotique était de raccourcir la durée des troubles psychotiques non traités, avant qu’ils ne se compliquent, notamment par un décrochage scolaire, des conduites addictives, des comportements suicidaires… Rentrent dans ce cadre les sujets à haut risque de transition psychotique ou Ultra High Risk (UHR), les patients « prodromiques » (prodromal states) et les patients à haut risque clinique (Clinical High Risk). Plusieurs outils de repérage ont été élaborés ces dernières années, par exemple l’Attenued Psychotic Symptoms (APS), la Brief Limited Intermittent Psychotic Episodes (BLIP), le Genetic Risk and Deterioration Symptoms (GRD), le Basis Symptoms (BS) (vécu subjectif de dysfonctionnement).
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  • Le médecin avec le patient dans la réalité traumatique

    Margot Morgiève

    Pour Louis Jehel, la complexité et la charge émotionnelle que chaque médecin éprouve dans des interventions psychiatriques autour du trauma psychique sont insuffisamment reconnues.
    Le médecin rencontre la mort, l’horreur, la vulnérabilité de la personne humaine. Il est confronté à la honte, la pénibilité, la fasciation du trauma, à l’empathie et à l’identification à des patients pouvant lui ressembler. Lire la suite

  • La dépression du sujet âgé

    Christian Spadone

    Mutation démographique oblige, les études épidémiologiques sur les troubles psychiatriques de la personne âgée se multiplient. L’étude NESARC aux Etats-Unis, comme l’étude ESPRIT en France, indiquent des chiffres de prévalence de l’épisode dépressif majeur plutôt moins élevés dans le groupe des sujets âgés que dans la population générale (prévalence de 2 à 3 %, versus 4 à 6 %), mais ces troubles dépressifs sont beaucoup plus souvent méconnus. Les dépressions mineures, quant à elles, seraient plutôt plus fréquentes dans la population âgée que dans la population générale. Lire la suite

  • Une Mad-Pride pour les malades psychiques

    Margot Morgiève

    Les membres du collectif se sont réunis mensuellement afin d’exprimer leurs objectifs, leurs buts, leurs revendications et de les mettre dans un langage commun. Ils sont allés « chez les uns chez les autres » afin d’élaborer une charte et de construire un dossier pour obtenir le label « Grande cause nationale ». Ce dossier a été diffusé aux adhérents de l’AFTOC qui « s’y retrouvent, car il correspond à leurs aspirations ».

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  • « Cramé »

    Christian Trichard

    Il est des conférences dont on ne sait pas si il faut se réjouir ou bien s’inquiéter de l’affluence qu’elles suscitent. C’était le cas de cette rencontre consacrée au burn-out (ou syndrome d’épuisement professionnel) des médecins et présentée par le Dr Raffaitin. Ce syndrome, dont il existe différentes définitions, associe essentiellement un état d’épuisement physique et émotionnel, une perte d’efficacité professionnelle avec autodévalorisation, le tout pouvant conduire à un état dépressif et à un risque suicidaire.
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  • S’estimer pour ralentir la chute…

    Lizzie Clavereau

    Rencontre avec l’expert Pr Bruno Vellas, investigateur Principal au Gérontopôle du CHU de Toulouse, Anticiper la dépendance de l’âgé lors du 12e congrès de l’Encéphale, Palais des Congrès de Paris, le 22 janvier 2014.
    Il y a et continuera d’y avoir plus de 800.000 personnes qui vivront plus de 80 ans. La population vieillit tandis que l’espérance de vie sans diminution des capacités d’autonomie, ne rajeunit pas. Alors comment décliner sans flancher ? Lire la suite

  • Le DSM cinq, V, 5 ou la 7ème édition

    Lizzie Clavereau

    Après un tournant apporté par le DSM III, qui se voulait être un outil descriptif et neutre, revendiquait son a-théorisme et ses multiples axes de diagnostic sorte de pied de nez à la psychanalyse, la cinquième édition du manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, le DSM 5, publiée en mai 2013, fait parler d’elle.
    Aujourd’hui, ce nouveau manuel se veut suffisamment fiable, attestant que pour une même pathologie, un patient donné, nous tomberions tous sur un diagnostic commun. Lire la suite

  • Thérapie psychocorporelle et le corps imaginaire

    Lizzie Clavereau

    En ce qu’elle procède d’injonctions verbales et tactiles, et le fait que le psychothérapeute y parle d’avantage, la thérapie psychocorporelle est déjà différente des autres psychothérapies. Pierre Gaudriault parle de déconnection suggestive, cette recherche de faculté psychique vers une décontraction musculaire. En 1958, Schultz évoquait déjà ce mécanisme d’autosuggestion comme étant l’objet même de son « training autogène ». Précisons que le Training autogène est une technique d’induction de sensations de calme, de repos, de lourdeur, de chaleur de type hypnotique afin que le patient obtienne ces modifications par un mécanisme d’autohypnose. Il s’agit bien d’une méthode de référence en matière de thérapie psychocorporelle. Lire la suite

  • Oury, ou la lutte contre l’aliénation institutionnelle.

    Lizzie Clavereau

    À l’époque « des » après-guerres : d’Espagne, Mondiale puis celle de la Révolution algérienne, la psychiatrie de secteur invite l’agitation du fou à être réduite par une transformation de l’environnement ainsi que par des activités thérapeutiques. Olivier Apprill souligne qu’à ce moment-là, l’institution connaît suffisamment de psychothérapies pour requérir et poser un questionnement de fond. Lire la suite