Édito Psychiatrie et Société du CFP 2021

La connexion est essentielle pour toute action dans le champ de la psychiatrie. À tous les niveaux, entre les individus, les professions, les institutions, les associations… Cette connexion doit sans cesse être ajustée et augmentée, dans le temps et dans l’espace. Elle n’est pas innée, elle est toujours à établir, à maintenir, à mettre en commun, à partager. Cette année, pour se connecter, c’est à Montpellier, au Congrès Français de psychiatrie.

 The Voice. Et si on écoutait les usagers ?

Comment vraiment prendre en compte le point de vue des personnes vivant avec des troubles psychiques pour améliorer la qualité et l’efficacité de soins choisis avec et pour elles ? Avec des outils innovants, comme les PROMs et les PREMs. Ces mesures des résultats rapportés par les patients (Patient-Reported Outcome Measures) et de l’expérience rapportée par le patient (Patient-Reported Experience Measure) peuvent produire de nouvelles connaissances. Mais comment les mobiliser vraiment dans les soins cliniques, la recherche et l’élaboration des politiques publiques de santé ? Sont-elles vraiment la promesse de modifications profondes des pratiques ? (S06). 

Un numéro tant attendu

Avez-vous déjà vu un tandem de psychiatres répondre publiquement à leurs appels téléphoniques, leurs mails, leurs sms, leurs messages privés Facebook… ? Cette mise en scène, proposée par le Professeur Thomas et le Docteur Notredame, vous donnera accès aux coulisses de la conception de la ligne nationale de prévention du suicide. Le 3114 a l’ambition de faire jouer ensemble tous les acteurs du sanitaire, de l’associatif, du médicosocial, du social, de l’éducatif, du judiciaire… Et de s’adresser à divers publics : les personnes ayant des idées suicidaires, les proches, les professionnels éprouvant de l’inquiétude pour un usager et les endeuillés et autres personnes exposées à un suicide. Pour trouver la porte d’entrée de cette stratégie de prévention dite globale, dirigez-vous en C2021.

Je me souviens

Les attentats. Paris. Strasbourg. Nice. Actes de terreur. Un psychiatre, un neuropsychologue et un historien partageront leurs points de vue sur ces événements marquants une communauté, un peuple, une nation. Chacun, avec ses outils, a pu observer comment ils impactent la mémoire et l’identité des individus, comme celle du collectif. Comment ces souvenirs traumatiques intègrent-ils la mémoire autobiographique ? Comment la mémoire collective façonne-t-elle notre mémoire individuelle ? Que fait le cortex préfrontal médian pendant ce temps ? Et qu’est-ce que l’Histoire en retient aujourd’hui ? Et vous ? Souvenons-nous d’aller au symposium S15.

Plus mauvais genre

Plus de personnes demandent une transition de genre. Elles sont plus hétérogènes. Elles ont des profils plus non binaires (ex. gender-fluid). Des demandes de transition plus partielles, plus personnalisées (ex. mammoplastie seulement), plus précoces. Elles sont réunies dans une nouvelle association française qui vise à établir plus de connexions entre professionnels et usagers.

Le rapport de la HAS sur la prise en charge de la transidentité va avoir 12 ans. Difficile d’être à la page de ces évolutions sociétales et de la littérature scientifique la plus récente. Comment gérer des visions contraires sur la (dé)psychiatrisation de la procédure de transition de genre ? Prendre en compte le point de vue des personnes et de leurs proches ? Le débat D09 est ouvert au public en tous genres.

La dysphorie de genre : un discours mutilant ?

L’Observatoire des discours idéologiques sur l’enfant et l’adolescent est préoccupé par l’augmentation des cas de « dysphorie de genre » chez des enfants et des adolescents, et par les discours militants qui l’accompagnent.

Début 2000 des traitements sont proposés pour « bloquer la puberté » et laisser à l’adolescent le temps de choisir la transition ultérieure, ou non. Ces pratiques médicales (bloqueurs de puberté, traitement hormonal) et chirurgicales (mastectomie notamment) sont potentiellement mutilantes. Vingt ans plus tard, le Royaume-Uni puis la Suède refusent ces traitements hormonaux aux patients les plus jeunes, dont le consentement n’est pas jugé suffisamment éclairé. Au même moment, des associations encouragent les enfants à « changer de sexe », à « transitionner ». Elles véhiculent une conception de la puberté comme une anomalie contraignante qui limite la possibilité de s’autodéterminer. Comment faut-il donc répondre au malaise de ces jeunes en quête d’identité ? Où est le progrès ? Réponses au symposium S09.