Il y a quelques décennies, les sessions de thérapeutique dans les congrès de psychiatrie entraient dans quelques grandes catégories : thérapeutiques biologiques, psychothérapies analytiques, thérapies cognitivo-comportementales. Le champ s’est aujourd’hui élargi, et le CFP 2014 illustre bien la place grandissante de ces nouveaux paradigmes thérapeutiques.
Education et méditation
Ainsi, la psycho-éducation est aujourd’hui une dimension nécessaire de toute prise en charge, comme l’illustrera par exemple dans le champ du trouble bipolaire la rencontre avec Christian Gay, expert reconnu dans ce domaine (R17). Méditation, relaxation, mindfullness sont désormais reconnus comme des outils thérapeutiques à part entière, bénéficiant d’ailleurs d’un engouement du grand public, toujours à la recherche d’alternatives aux médicaments ou aux autres thérapeutiques dites biologiques. La session thématique qui est consacrée au mindfulness (S2) illustrera l’évolution de cette technique, depuis les travaux princeps de Kabat-Zinn jusqu’aux développements actuels, marqués par des indications plus larges et des techniques plus complexes, mêlant méditation et thérapies cognitives par exemple ; elle présentera également les travaux actuels sur les bases neurales de leurs effets cognitifs et émotionnels. Dans le cadre du Forum des Associations, la SFRP présentera, dans le même champ d’études, les innovations en matière de relaxations psychothérapiques (FA24). Les liens avec les développements récents de la musicothérapie (S28, FA23) seront mis en avant.
Enfin, parmi les riches expositions de posters du CFP 2014, l’approche motivationnelle (P098), l’activité physique (P099), l’amélioration de l’image des traitements (P107), la remédiation cognitive (P109, P117), les psychothérapies EMDR (P125) seront illustrées.
La fée électricité
Les nouvelles thérapeutiques que sont les techniques de stimulation cérébrale, au-delà de l’électroconvulsivothérapie, sont cette année encore largement abordées, avec en particulier deux sessions scientifiques qui leur sont consacrées : l’une (S26) centrée sur l’utilisation de ces techniques dans la prévention des récidives dépressives, et la question « stimulante » de leur possible utilisation combinée pour les formes de maladie les plus lourdement récidivantes (S26C) ; l’autre (S33) consacrée à la stimulation transcrânienne par courant continu (tDCS), technique non invasive de neuromodulation par courant de faible intensité appliqué sur le scalp.
La résistance s’organise
Les nouveaux paradigmes thérapeutiques comprennent également une approche contemporaine de problématiques plus anciennes : ce sera le cas par exemple pour les dépressions résistantes, dont la prise en charge actuelle sera abordée au CFP 2014 dans un symposium (S19) qui fera en particulier le point sur l’importante cohorte mise en place sous l’égide de la Fondation FondaMental et reposant sur les centres experts « dépression résistante » : le rôle des comorbidités somatiques et psychiatriques et de la iatrogénie y sera précisé. La question centrale mais souvent minimisée de la pharmacovigilance en psychiatrie fait l’objet d’un autre symposium (S9), avec en particulier la présentation d’un ambitieux projet de pharmacovigilance psychiatrique au long cours mené en Allemagne, en Suisse et en Autriche (S9C). La lithiothérapie (FA4, AFPBN), ou la iatrogénie psychiatrique (FA8, ANHPP) seront également revisités.