FA15 – Clinique – CRIAVS – La sexualité : du normal au pathologique
Des fresques mythologiques dépeignant les ébats sexuels de Zeus et la reine de Sparte Léda aux catalogues Redoute de jeunes esthètes en sous-vêtements puis aux excès de You Porn il y a un monde ou plutôt des époques. Mais la sexualité a toujours été présente et est de plus en plus partout. Entre plaisir, excès et dépendances, quelles limites ?
Cocorico !
Avant Snapshat, Instagram, You Tube il y avait le Cocoricoboy. Pas d’attente jusqu’à minuit après les pubs nordiques de la 6 pour découvrir des instants de sexualité. Tout était là, juste avant le journal de 20h. Le principe ? Une bonne dose de hot entre gags et cours de cuisine. La recette du succès ? Une playmate qui faisait monter la température et l’audience au fur et à mesure qu’elle se défaisait de ses vêtements et des coco-girls dans des tenues plus légères encore que le ton donné à l’émission. Cette arrivée de la sexualité à la télévision a vu naitre aussi de nouveaux comportements : mettre en boucle le clip Boys de Sabrina en cherchant la pause à la levée de la piscine, se mettre à aimer le Juste Prix seulement pour ses hôtesses, veiller et patienter après minuit pour le plaisir de voir une seule scène pourvue d’érotisme. Mais ces nouveaux comportements ont-ils pour autant une once de risques ou d’anormalité ? La recherche du plaisir n’est elle pas l’essence même du bien-être physique et psychique ? Et surtout quand est-ce que cela devient too much ?
Si l’intérêt à la sexualité et le plaisir qui en ressort est normal, certains comportements « too much » s’avèrent néanmoins à risque. Ainsi il a été montré que les délinquants sexuels incarcérés étaient également ceux qui avaient le plus de dépendances au sexe. Des dépendances avec des drogues en accès libre qui se retrouvent sous des noms des plus inoffensifs tels que YouTube, Snapchat ou TikTok. Des mediums où le corps se voit transformé, parfois rabaissé et où la nudité garantit les abonnés. Les drogues et les dépendances se mêlent, entre celui en recherche de sexualité et un autre en attente de followers toujours plus grand. Et la sexualité se fait aussi de plus en plus violente sur le petit comme le grand écran à l’image du film « Irréversible » avec une scène de viol durant plus de dix minutes. Devant ou derrière l’écran les scandales éclatent et laissent apparaitre des dérives de la sexualité, consommée, forcée, désenchantée.
Entre trop et pas assez.
Auriane Gros, Nice